
Mise en scèneJérôme de Falloise, Raven Ruëll, Anne-Sophie Sterck
Ecriture & jeuJérôme De Falloise, Raven Ruëll, Marie Devroux, Martin Panel, Ninuccia Berthet, Julie Peyrat, Gabriel Bideau, Marion Gabelle, Ninon Borsei, Martin Rouet
Co-écritureAnne-Sophie Sterck
Accompagnement dramaturgiqueSonia Verstappen
Création son, musique liveWim Lots
Création lumière, régie généraleNicolas Marty
Régie lumière en alternanceNicolas Marty / Lou Van Egmond / Julien Vernay
Régie son en alternance Julien Courroye / Célia Naver
Costumes / ScénographieMarie Szersnovicz
Assistante à la mise en scèneColine Fouquet
Chargées de production et de diffusionCatherine Hance, Aurélie Curti & Laetitia Noldé
ProductionWirikuta ASBL
CoproductionLa Brute ASBL, Théâtre National Wallonie-Bruxelles, Théâtre Jean Vilar à Vitry-sur-Seine, La Coop ASBL, Shelter Prod.
Avec l’aide du taxshelter.be, ING & tax-shelter du Gouvernement fédéral belge
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Loterie Nationale, de la COCOF, de la SACD, de la Maison de la culture de Tournai – Maison de Création et l’Ancre – Théâtre Royal et de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes et de la secrétaire d’État à l’Egalité des genres, à l’Egalité des chances et à la Diversité.
La Brute a reçu le prix Maeterlinck 2020 du meilleur auteur/de la meilleure autrice pour le spectacle Paying for it.
Paying for it est édité aux Editions esse que.
Le collectif La Brute poursuit ses recherches au cœur des lieux de l’humanité que la société préfère ne pas questionner. Fruit d’un travail d’investigation de terrain et d’écriture de plateau mené avec sept lauréats de l’ESACT, le spectacle aborde différentes réalités de la prostitution (ou plutôt deS prostitutionS).
Après de multiples rencontres auprès de travailleur.se.s du sexe, de policiers de la brigade des mœurs, de clients, d’associations de défense des travailleur.se.s du sexe et d’une de leur porte-parole, Sonia Verstappen, qui accompagne le projet depuis ses débuts, les actrices et acteurs de ce spectacle incarnent la parole de ces femmes que la société veut rarement entendre. Les travailleur.se.s du sexe sont ici sur scène et nous parlent de leur métier, de leur vie, d’elles, de nous.
Elles témoignent de la précarité dans laquelle certaines sont maintenues, des discriminations et des stigmates qu’elles subissent en tant que femmes, en tant que putes, en tant qu’étrangères. Elles, qui connaissent les hontes et les secrets de beaucoup d’hommes. Qui écoutent, accueillent et soignent les corps.
Elles parlent de leurs conditions de travail dans une société qui refuse de leur reconnaître des droits. Des pratiques qui se diversifient. Elles rappellent, aujourd’hui encore, que vouloir abolir la prostitution ne mène qu’à aggraver les conditions dans lesquelles elle s’exerce et à augmenter les violences qui leur sont faites. Elles convoquent l’histoire de nombreuses femmes qui, depuis des siècles, se sont un jour prostituées pour survivre ou pour s’émanciper. De femmes – courtisanes, blanchisseuses, gantières, danseuses, strip-teaseuses, putes, etc. – qui, hier comme aujourd’hui, ont été punies pour avoir transgressé l’ordre patriarcal, pour avoir gagné de l’indépendance. Car le stigmate de putain frappe toutes les femmes, comme un coup de fouet, il est un châtiment, il menace, il contrôle. La lutte pour les droits de toutes les femmes ne commence-t-elle pas par la lutte avec les putes et pour les droits des putes ? Le spectacle espère réveiller des alliances en donnant la parole à ces femmes qui réclament qu’on cessent de les traiter comme des victimes ou des criminelles pour enfin les entendre et les regarder comme des personnes.
Depuis la liberté qu’elles incarnent et que la société ne cesse de vouloir contrôler, les putes nous interpellent : qu’est-ce que le sexe ? Quelle place lui donne-t-on dans nos vies ? Dans nos sociétés ? Que protège-t-on en refusant que ce soit un travail ? N’est-il légitime que dans le couple ? Que par amour ? Si on ne le reconnaît pas comme un service, alors le sexe c’est quoi ?
« Dans le combat contre la prostitution, il y a un combat pour le contrôle de la sexualité des hommes comme des femmes. On est l’épouvantail. Grâce à nous, on dit aux autres femmes qui voudraient se libérer : « Attention ! Si vous devenez vraiment une pute, on va vous démolir ». Et on dit aux hommes, les femmes que vous avez payées c’est dans la boue que vous allez devoir les baiser. Que tirer un coup quand ils en ont envie ne soit pas une chose très agréable ni facile. Qu’il jouisse en payant s’il veut mais alors qu’il côtoie la pourriture, la honte et la misère. C’est aussi une manière de dire « Attention, il y a les mères et il y a les putes. »
(Sonia Verstappen)